Auteur
Ryosuke Takeuchi
Éditions
Kana
Année de sortie
201
Nombre de pages
212
Résumé
19e siècle en Angleterre, la famille Moriarty a recueilli deux orphelins William et Louis mais en leur conférant un statut de domestique. Albert, le fils aîné de la famille est pétri d’ambition et il déteste le système social qui régit la société britannique, dans lequel les classes supérieures se pavanent et oppressent le peuple sans pour autant être dignes du respect qu’elles exigent de lui. C’est pourquoi Albert abhorre sa propre famille et voit dans les deux orphelins l’incarnation d’un souffle nouveau. Albert leur offre son statut, sa richesse et son influence à condition que les garçons mettent leur intelligence au service de son rêve : se débarrasser de sa famille et du système de classes actuel ! Les trois garçons complotent ainsi pour devenir les seuls héritiers de la famille. Treize ans plus tard, à seulement 21 ans, l’aîné des orphelins William James Moriarty est devenu professeur de mathématiques à l’Université et il pourrait voir surgir sur sa route un certain Sherlock Holmes…
Mon avis
Je ne suis pas très manga, pourtant, là je me suis laissée tenter.
Mon chéri est un gros lecteur de manga, il a essayé de m’en faire lire mais je ne suis pas très lectures graphiques : ni très BD, ni très manga. En général, soit je n’aime pas trop les graphismes, ou le speech de l’histoire ne m’attire pas vraiment. Là, le résumé m’attirait beaucoup. J’ai commencé par curiosité et j’ai vite accroché.
Ce qui m’a donné envie de commencer dans le résumé, c’est d’avoir le point de vue du méchant des romans de Conan Doyle, de découvrir ses raisons et les histoires que je connais d’un point de vue un peu différent.
Le premier tome se concentre sur la jeunesse des personnages : qui ils sont, leur histoire, motivations. Cette mise en place peut paraitre longue mais il y a quand même quelques rebondissements. En plus, elle est nécessaire pour comprendre la psychologie de chacun des protagonistes ainsi que les rapports qu’ont William et son frère avec Albert pour la suite.
Sherlock n’intervient qu’à partir du second tome. Mais il n’est pas indispensable puisque les histoires alternent entre des revisites de grands classiques de Conan Doyle et des récits originaux spécifiques à la série. On retrouve le côté policier, avec des intrigues prenantes. Certaines sont quand même assez glauques et macabres, je déconseillerais donc cette lecture aux plus jeunes.
J’ai vraiment aimé suivre les différents plans assez machiavéliques de William : des crimes dévoilant des crimes. C’est un personnage complexe, intelligent qui sert un objectif louable avec des moyens qui le sont bien moins.
Sa lutte tourne autour des inégalités sociales. La société est divisée. Il y a les nobles qui se permettent tout et considèrent le peuple comme des moins que rien ou des esclaves. Mais même entre bourgeois, travailleurs ou sans domicile les inégalités, incivilités et discriminations sont très présentes.
Si les traits sont parfois forcés jusqu’à la caricature, notamment pour les « cas » que traite William ou l’idéal qu’il souhaiterais atteindre, la dénonciation de comportements justifiés par la condition sociale est puissante.
Le speech est original, les personnages travaillés (en tout cas plus que ce à quoi je m’attendais) et la lecture est très prenante. Je le conseillerais aux fans de Sherlock Holmes qui veulent expérimenter un point de vue original, aux lecteurs qui aiment les intrigues policière et qui ont le cœur bien accroché. J’en suis au tome 4 et c’est carton plein pour moi !