Le monde nous brise tous, beaucoup en ressortent plus forts à l’endroit des fractures.
Ernest Hemingway, L’Adieu aux armesL’hiver est fini, tu m’as apporté le printemps.
Auteur
Jennifer Niven
Éditions
Gallimard
Année de sortie
2015
Nombre de pages
377
Résumé
Quand Violet et Finch se rencontrent, ils sont au bord du vide, en haut du clocher du lycée, décidés à en finir avec la vie.
Finch est la « bête curieuse » de l’école. Il oscille entre les périodes d’accablement, dominées par des idées morbides et les phases « d’éveil » où il déborde d’énergie. De son côté, Violet avait tout pour elle. Mais neuf mois plus tôt, sa sœur adorée est morte dans un accident de voiture. La survivante a perdu pied, s’est isolée et s’est laissée submerger par la culpabilité.
Pour Violet et Finch, c’est le début d’une histoire d’amour bouleversante: l’histoire d’une fille qui réapprend à vivre avec un garçon qui veut mourir.
Mon avis
Dès le début de ma lecture j’ai eu du mal, je doutais même d’aller au bout, finalement je ne le regrette pas bien que je ne sache toujours pas vraiment si je peux dire l’avoir aimé. J’ai terminé ma lecture il y a plus de 10 jours mais j’ai eu un mal fou à mettre des mots sur mon ressenti pour ce bouquin. Néanmoins c’est une lecture qui m’a profondément touchée.
Après leur rencontre sur le clocher de l’école, Violet et Finch vont se retrouver à faire un projet pour le cours de géographie ensemble. L’objectif est de visiter deux lieux historiques, culturels ou juste connu dans leur État pour rédiger un commentaire dessus. Ce devoir va servir d’excuse à la visite de nombreux lieux parfois assez farfelus et leurs balades vont se transformer en parcours initiatique, à la recherche d’eux même. Violet va peu à peu reprendre goût à la vie, et des sentiments vont naître l’un envers l’autre.
C’est un belle romance entre deux êtres amochés et malmenés par la vie. Je ne peux que dire qu’ils se sont bien trouvés à ce moment de leur vie où finalement, ils avaient besoin l’un de l’autre.
J’ai vite accroché au personnage de Violet mais mis beaucoup de temps à cerner Finch. Il m’a fallu le découvrir plus en profondeur pour réussir à le comprendre et l’apprécier.
Les mots et l’écritures sont pour Finch un moyen de se libérer de ses pensées. Pour Violet, s’était aussi le cas avant, mais elle n’arrive plus à s’exprimer par écrit. Au début, ils vont échanger par citations interposées, tout particulièrement Virginia Wolf.
Les points de vu alternent entre Finch et Violet, permettant de suivre l’évolution de chacun mais également de les comprendre. J’ai trouvé quelques longueurs vers le milieu du récit car je ne voyais plus trop où voulait me mener l’auteure.
L’auteure aborde plusieurs sujets sensibles et délicat, les mêlant avec brio.
Le sujet récurant du roman est la perte, qu’elle soit accidentelle comme l’accident ayant coûté la vie de la sœur de Violet, ou voulue dans le cas du suicide. Parce que dans tous les cas, il y a ceux qui restent ou qui ont survécu, qui doivent vivre avec. À travers la culpabilité de Violet et les états d’âmes des deux personnages face au suicide, l’auteure nous met face à de violentes réalités.
Elle aborde également les troubles bipolaires. Comme la dépression, c’est une maladie psychiatriques généralement mal diagnostiquée et mal comprise. Finch y fait face, alternant entre des épisodes hauts et bas sont devenus extrêmes dans une famille peu soudée qui préfère le déni. Lui sait qu’il va mal, mais n’accepte pas de se considérer comme malade, ni de se faire aider comme il faudrait.
C’est une situation malheureusement plus courante qu’elle n’y parait : à la fin du roman, l’auteure revient sur ces sujets dans une note où elle donne des chiffres, parle de son vécu vis à vis du suicide et donne les informations nécessaires pour demander de l’aide.
Je reconnais que le récit m’a pas mal retournée, il m’a fait rire, m’a interloquée et pas mal fait réfléchir en fait parce que c’est dur, émouvant, captivant, parfois dérangeant… Le mélange de tout ça fait que je suis à la fois admirative pour ce que l’auteure transmet au lecteur, sceptique quant fait d’avoir aimé et chamboulée par ces personnages écorchés. Ça me parait moi-même contradictoire !
Je suis un peu entre-deux par rapport à mon appréciation de l’histoire et ses personnages, mais au-delà de cela, l’auteure fait passer un message très fort qui ne laisse tout de même pas insensible et mérite d’être entendu.
Pluie de mots
Un très beau livre, bien que j’aurai aimé une autre fin !