Auteur
Alexandre Seurat
Éditions
Rouergue, collection La Brune
Année de sortie
2015
Nombre de pages
112
Résumé
Tout commence par un avis de recherche, diffusé à la suite de la disparition d’une enfant de 8 ans. La photo est un choc pour une institutrice qui a bien connu cette gamine. Pour elle, pas de doute : cette Diana n’a pas été enlevée, elle est déjà morte, et ses parents sont coupables. Remontant le temps, le roman égrène les témoignages de ceux l’ayant côtoyée, enseignants, grand-mère et tante, médecins, assistants sociaux, gendarmes…
Témoins impuissants de la descente aux enfers d’une enfant martyrisée par ses parents qui, malgré les incitations à parler de plusieurs adultes, refusera de les dénoncer. Ce roman est inspiré par un fait divers récent largement médiatisé car, en dépit de plusieurs signalements, l’enfant n’avait jamais bénéficié de protection. Loin de tout sensationnalisme, l’auteur rend sa dimension tragique à ce drame de la maltraitance.
Mon avis
On suit la vie de Diana à partir de la grossesse de sa mère. On la suit, mais de l’extérieur, par le point de vue de sa grand-mère, sa tante, ses maîtresses et directrices des écoles qu’elle fréquente. Sans jamais voir ou savoir réellement ce qu’elle vit chez elle, on en mesure l’horreur au fil des pages.
Mais on mesure l’ampleur du drame aux mensonges évidents de Diana ainsi qu’à la réaction des parents face au corps scolaire et aux institutions. Malgré les possibilités d’aide, le système est malheureusement dépassé et impuissant face à une situation aussi extrême.
C’est un livre très court mais que je n’ai pas pût lire en une fois, j’ai fait deux grosses pauses pour « respirer ». C’est une lecture qui fait surgir de violentes émotions et ne laisse pas indifférente tellement elle est emprunte de réalisme.
On est spectateur, on le vit de l’extérieur et pourtant c’est poignant. On voit cette petite fille qui est en retard pour son âge mais qui déborde d’affection et d’enthousiasme en l’absence de ses parents. Pour moi ça été un véritable coup de poing au cœur, car si on entend parler de ce genre de situation, ici on ne peut que constater la difficulté pour faire bouger les choses et s’en sortir. J’ai été choquée que des parents puissent être à ce point méchants tout en étant conscients de la gravité de leurs actes, qu’ils puissent être aussi inhumains.
C’est le genre de récit que l’on ne peut aimer tant il est dur et éprouvant, sans pour autant le détester car il est imprégné de réalité, ce qui ne peut que nous toucher au plus profond.