La lumière habitait toute chose. Éclatante, elle ruisselait de l’eau bleutée, des cerisiers en fleur, et du ciel aussi, bien entendu.
Auteur
Durian Sukegawa
Éditions
Albin Michel
Année de sortie
2016
Nombre de pages
239
Résumé
Pour payer ses dettes, Sentarô vend des gâteaux. Il accepte d’embaucher Tokue experte dans la fabrication de an, galette à base de haricots rouges. Mais la rumeur selon laquelle la vieille femme aurait eu la lèpre étant jeune, met la boutique en péril. Sentarô devra agir pour sauver son commerce.
Mon avis
Sentarô a fait de la prison, pour rembourser sa dette il travaille dans une boutique de Dorayaki. Mais il n’aime pas ça, il est fainéant et manque de motivation.
Un jour une vieille femme se présente, souhaitant être embauchée. Mais elle est vraiment âgée et ses doigts sont déformés suite à une maladie. Cependant elle revient à plusieurs reprises et après avoir goûté sa pâte de haricots azuki qui s’avère délicieuse, il décide d’accepter espérant augmenter sa clientèle et donc rembourser sa dette plus rapidement.
Progressivement, Sentarô apprend son savoir-faire, prend goût à son travail et ne compte plus les heures. Mais les doigts de Tokue suscitent des rumeurs et la clientèle baisse. On apprend qu’elle a eu la lèpre alors qu’elle était très jeune, et en a guérit.
J’ai trouvé ce récit très touchant et plein de vérités. Par Tokue, on apprend quelle était la vie pour une personne chez qui est diagnostiqué la maladie de Hansen, soit la lèpre. Enfermés dans un sanatorium, ils ont vécu à l’écart de tout. Aujourd’hui, la lèpre se soigne, cependant la méfiance persiste vis à vis de ces personnes mutilées pas la maladie.
L’histoire avance en douceur et je me suis totalement immergée dans le récit : je voyais les cerisiers fleuris, je visualisais la boutique, imaginais l’odeur de la pâte d’haricots, leur goût… Je n’ai jamais mangé de pâtisserie japonaise mais maintenant j’ai une furieuse envie d’y goûter pour savoir si c’est aussi délicieux que ce que le livre me l’a fait imaginer !
Au fil des pages, on apprend à connaître chacun des deux personnages. Si l’histoire est racontée du point de vue de Sentarô, le personnage phare est incontestablement Tokue. La plume très poétique de l’auteur se dévoile totalement à travers elle et sa philosophie : être « à l’écoute».
Une fois terminé, le livre m’a laissé une impression de douceur au niveau sensoriel, visuel et psychologique. Une expérience que j’ai trouvée magique, pourtant il n’y a pas quantité de descriptions.
Pour moi ce fut de nouvelles découvertes pleine de poésie sur le Japon, aussi bien culinaire que culturelle.