Il prit conscience que le courage consistait à ne pas céder à la violence au moment où on en éprouvait le plus le besoin.
Auteur
Cécile Coulon
Éditions
VivianeHamy
Année de sortie
2013
Nombre de pages
134
Résumé
Pays : Inconnu
Régime : Totalitaire
Ennemi public N°1 : La littérature
Numéro: 1075 / Particularité : Analphabète
Seuls circulent les livres officiels. Le choix n’existe plus. Le «Grand», à la tête du Service National, a mis au point les « Manifestations À Haut Risque », lectures publiques qui ont lieu dans des stades afin de rassembler un maximum de consommateurs. Peuvent alors s’y déchaîner les passions des citoyens dociles. Des Agents de sécurité – impérativement analphabètes – sont engagés pour veiller au déroulement du spectacle et maîtriser les débordements qui troublent l’ordre public.
1075, compétiteur exceptionnel, issu de nulle part et incapable de déchiffrer la moindre lettre, est parfait dans ce rôle. Il devient le meilleur numéro : riche, craint et respecté. Jusqu’au jour où un molosse – monstre loué pour pallier les défaillances des agents – le mord. À l’hôpital, où on le dorlote pourtant comme un bébé, sa vision bascule.
Mon avis
Ce très court roman nous plonge dans un pays où les livres n’existent plus.
On accompagne 1075 dans son quotidien d’agent, puis dans sa découverte des mots et de la lecture. Au fil des mots, on prend conscience avec lui de la liberté qu’offrent les livres et de l’oppression du régime.
C’est un récit où les mots sont justes et aucun n’est superflue. Ce qui est remarquable pour l’auteur qui avait 23 ans, comme moi aujourd’hui et je serai bien incapable de trouver les bons mots pour exprimer quelque chose d’aussi fort.
C’est un livre qui m’a fait beaucoup réfléchir sur les émotions que peuvent nous apporter les mots grâce à la lecture : qu’est-ce que je serai sans ? C’est difficile à imaginer. Pourtant si cela arrivait nous serions, moi la première, comme eux, à attendre les Manifestations pour trembler d’émotion sous les mots, pour se sentir un peu vivant.